Micro-entrepreneur : 10 erreurs à ne pas faire !
Le régime de la micro-entreprise est connu pour proposer des facilités. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il ne présente pas certains pièges. Pour vous éviter d’y tomber à pieds joints, lisez plutôt les 10 erreurs des auto-entrepreneurs à éviter.
1 - Toujours choisir la franchise de base de TVA
Vous avez choisi le régime de micro-entrepreneur pensant qu’il était avantageux. Mais en êtes-vous vraiment certain ? Vous pensez que la franchise de TVA est quelque chose d’intéressant mais peut-être pour votre activité n’en vaut-elle pas la peine. Bien sûr, vu que vous ne payez pas la TVA, vous pouvez offrir des prix plus bas que vos concurrents qui eux la collecte. À ce titre, vous pouvez réaliser davantage de bénéfices. Pour vous, c'est un avantage. Si vous exercez la profession de guide touristique par exemple et gagnez votre argent grâce à des particuliers (et ne dépassez pas la limite du chiffre d’affaires autorisé), alors oui, vous êtes bien loti avec cette franchise de TVA. Il en va de même pour les auto-entrepreneurs dont les clients sont eux-mêmes de petits entrepreneurs ou ne doivent pas comptabiliser la TVA pour d'autres raisons - comme les associations éducatives et culturelles.
En revanche, la franchise n'apporte aucun avantage si vous avez principalement des clients professionnels assujettis à la TVA. Pour eux, la taxe sur la valeur ajoutée est un élément transitoire, car ils la collectent et la reversent. Ils regardent donc toujours le prix net. La franchise de base de TVA liée aux micro-entreprises peut donc constituer un désavantage dans ce cas : si vous proposez les mêmes prix finaux que la concurrence qui applique la TVA, alors le prix de celle-ci est plus intéressant. De même, si vous investissez beaucoup au démarrage de votre activité, la franchise de TVA n’est sans doute pas pertinente puisque vous allez acheter du mobilier, de l’équipement et bien d’autres achats représentant des dépenses élevées sur lesquels la TVA va être prélevée. Et vous ne la récupérerez ensuite pas du tout.
2 - Faire une mauvaise estimation de son chiffre d’affaires
Que vous soyez un jeune créateur ou bien un entrepreneur expérimenté, vous estimez régulièrement votre chiffre d’affaires. Et vous pouvez parfois vous tromper si ensuite les nombre de commandes que vous recevez est étonnamment beaucoup plus faible ou plus élevé que prévu. Si, contre toute attente, vous réalisez un chiffre d'affaires de plus de 72 600 euros l'année de la création de votre entreprise – ou 176 200 euros si vous exercez une activité mixte, et que vous dépassez les plafonds, vous changez immédiatement de statut et devez abandonner le statut de micro-entrepreneur. Dans certains cas – pas toujours – cela peut avoir de fâcheuses conséquences pour vous, car vous changez de régime. Et vous retrouvez entre autres, assujetti à la TVA.
3 - Oublier de déclarer son chiffre d’affaires
En tant qu’auto-entrepreneur, vous êtes dans l’obligation de déclarer votre chiffre d’affaires afin de payer des cotisations sociales sur la base de cette déclaration. À la création de votre micro-entreprise, vous choisissez de payer vos cotisations tous les mois ou bien tous les trimestres. Alors mieux vaut ne pas oublier ces déclarations régulières. Même quand votre chiffre d’affaires est nul. Dans ce cas précis aussi, vous devez le stipuler en précisant « 0 euro » ou bien « néant ». En cas d’oubli de déclaration, vous écopez d’une pénalité financière Il vous faut alors régler celle-ci puis très vite régulariser votre situation en déclarant votre chiffre d’affaires.
Quoi qu’il arrive, il est préférable de réaliser ses déclarations de façon honnête. Si vous vous retrouvez dans une situation de retard ou d’oubli, adressez-vous sans tarder à l’URSSAF en faisant part de votre problématique. Votre procédure pourra alors mise être en appel. Si vous ne déclarez pas de chiffre d’affaires pendant 24 mois consécutifs, alors vous serez automatiquement radié du statut de la micro-entreprise. Bien évidemment, si vous avez réalisé du chiffre d’affaires pendant cette période, vous resterez redevable de vos déclarations manquantes, mais aussi de pénalités financières relatives.
4 - Exercer une activité interdite par le régime de la micro-entreprise
De très nombreuses activités sont autorisées par le régime de la micro-entreprise : la plupart des activités commerciales, artisanales, libérales et agricoles restent acceptées en pratique. Mais certaines demeurent interdites. Il s’agit pour la grande majorité d’entre elles d’activités réglementées ou appartenant à des domaines professionnels bien particuliers. Si vous vous installez comme agent d’assurance en micro-entreprise par exemple, vous allez au-devant de problèmes. Et c’est le cas pour toutes les professions suivantes :
- Notaires, avocats, officiers ministériels, huissiers de justice
- Médecins, dentistes, pharmaciens, sages-femmes, infirmiers, kinésithérapeutes, orthophonistes, vétérinaires
- Agents généraux et d’assurances
- Experts-comptables et commissaires aux comptes
5 - Oublier d’ouvrir un compte bancaire professionnel
Vous devez dissocier votre vie personnelle et vie professionnelle. Ce qui signifie qu’il vous faut ouvrir un compte bancaire. C’est une obligation en tant que micro-entrepreneur si votre chiffre d’affaires annuel dépasse les 10 000 euros pendant deux années consécutives. Dès que vous dépassez ce plafond, vous êtes tenu d’ouvrir un compte en banque dans les 12 mois. En revanche, vous n’avez pas d’obligation à ce que ce compte soit professionnel. Vous avez la possibilité d’ouvrir un simple compte courant que vous pouvez dédier aux encaissements et dépenses de votre micro-entreprise. Ce choix peut être intéressant car en général les frais relatifs à un compte courant sont moins importants que ceux d’un compte bancaire professionnel.
6 - Se tenir éloigné de sa comptabilité
Cela semble aberrant pourtant certains entrepreneurs ne suivent pas leur comptabilité. Comment dans ce cas être aux commandes d’une entreprise quand on ne suit pas ni ses encaissements ni ses dépenses ? Vous avez l’obligation pourtant de fournir deux documents : un livre de recettes et un registre des achats. Ces pièces peuvent être au format papier ou numérique. L’un contient toutes les informations relatives à vos encaissements quand l’autre reprend toutes les données relatives aux dépenses effectuées pour le compte de votre micro-entreprise.
7 - Cumuler des activités qui ne peuvent pas l’être
Le régime de la micro-entreprise vous permet sous certaines conditions de cumuler des activités. Celles-ci peuvent être internes à la micro-entreprise quand d’autres peuvent être extérieures à la micro-entreprise. Vous avez par exemple la possibilité d’être micro-entrepreneur en complément d’une activité salariée. Néanmoins le cumul n’est possible que sous certaines conditions. Si votre contrat de travail salarié stipule que vous ne pouvez avoir une autre activité rémunérée pour cause de clause d’exclusivité. Votre contrat de travail salarié peut aussi mentionner une clause de non-concurrence, ce qui vous empêche de fait de créer une micro-entreprise dans le même secteur d’activité. Si votre contrat ne mentionne rien, mais que vous créez une micro-entreprise dans le même secteur que l’entreprise de votre employeur, mettez-le au courant.
8 - Penser que sa responsabilité personnelle n’est pas engagée
Comme c’est le cas pour toutes les entreprises individuelles, la micro-entreprise forme une seule et même personne avec l’entreprise. En cas de défaillance, si vous avez un litige avec un client ou bien un fournisseur qui ne vous paye pas, votre patrimoine privé peut être engagé pour dédommager vos créanciers. Même si votre résidence principale reste intouchable, le reste peut être saisi. La seule alternative pour vous protéger est de vous rendre chez un notaire pour faire une déclaration d’insaisissabilité. Celle-ci est payante.
9 - Ignorer qu’il existe un délai de réinscription après une radiation
Si vous décidez de stopper votre activité, vous êtes tenu d‘adresser une déclaration de cessation d’activité. Il s’agit d’un formulaire à remplir en ligne ou d’envoyer à votre CFE. La radiation devient alors définitive. C’est-à-dire que vous ne pouvez pas vous réinscrire pour la même activité avant un délai de carence égal à l’année en cours augmentée de l’année civile suivante.
10 - Être mal informé sur le sujet des trimestres de retraite difficiles à valider
Si vous vous lancez en micro-entreprise, vous devez connaître toutes les facilités, mais aussi tous les points moins avantageux. Ou qui peuvent l’être. Il faut être bien conscient qu’en micro-entreprise, les droits de retraite sont acquis en fonction du chiffre d’affaires réalisé. Ce qui signifie que si votre activité n’est pas suffisamment importante, vous ne validerez pas de trimestres. Il existe des seuils très précis par activité. C’est une information à prendre en compte, et encore plus si vous vous lancez en micro-entreprise en fin de carrière.
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